J’avoue, j’ai cédé à la tentation, j’ai regardé "A vous de juger" hier soir, où notre Ministre, toute de noir vêtue, faisait son "Fréquenstar" (parce que c’est bien de cela dont il s’agit, soyons lucides).

Après avoir lourdement insisté sur sa vie privée, après avoir maladroitement essayé de savoir qui pouvait bien être responsable de son état physiologique, notamment en rediffusant le commentaire d’une vulgarité à frémir de son collègue chargé des Sports (pauvre France !), nous sommes enfin arrivés aux préoccupations des Magistrats (bon, on a bien pleuré, séquence émotion terminée, on peut passer à autre chose)...

Attention, restez assis : 45 secondes montre en main sur le mouvement du 23 octobre prochain, qui finalement se résume à un non événement (je cite "il y a des mécontentements, c’est normal quand on veut aller vite").

Sur l’affaire de Metz, chers collègues de Sarguemines, vous êtes une bande de blagueurs, et pauvres naïfs thémisiens que nous sommes, nous avons marché !

En réalité, vous avez été très bien reçus, par des inspecteurs simplement curieux de savoir ce qui c’était passé dans cette prison, mais qui ne cherchaient pas du tout à vous mettre en cause et encore moins à vous destabiliser... Allez ! avouez qu’ils vous ont servi café et viennoiseries...

En plus, si vous n’étiez pas d’accord pour être entendus en pleine nuit, vous n’aviez cas dire "non !"...

Autre nouvelle sur laquelle la brillante Arlette Chabot n’a pas eu le réflexe de rebondir (la complaisance et le manque de courage des journalistes donne la nausée), nous avions raison, il y a bien dans les tuyaux un projet de "renforcer" le régime de responsabilité des Magistrats, aux motifs que, là encore je cite "quand on veut du pouvoir, il faut aussi accepter d’avoir des responsabilités"... Il va falloir travailler avec un bouclier anti-missiles 24h/24 ...

Mais le plus beau, et ce qui risque d’augmenter encore les bouchons devant les isoloirs des bureaux de vote (bon alors, droite ou gauche ? rose ou bleu ?...), c’est le crépage de chignon entre les Dames Dati et Guigou.

Pourtant, ça avait bien commencé, Mme Guigou mettant en cause la lâcheté de Mme Dati face au suicide de Metz, l’accusant d’avoir voulu reporter la faute sur des Magistrats qui n’avaient fait qu’appliquer les lois qu’Elle faisait voter (Franchement, on aurait pas mieux dit).

Las, las, cette joute qui promettait d’être intéressante a rapidement déçu tous mes espoirs : le débats s’est immédiatement réduit à "moi j’ai mis ça en place, et vous non ! même pas vrai d’abord, c’était mon idée, et vous vous faites ça alors que c’est pas bien ! vous aussi vous avez eu des mots avec les Magistrats ! Non ! Si !", jusqu’à ce que sur un superbe et péremptoire refrain préféré du GDS "Vous le savez très bien !", l’émission s’arrête, congédie Elisabeth Guigou sans plus de façons, et accueille le très respecté Bernard Tapie.

Tout cela est consternant, mais comme nous n’avons plus que la liberté d’en rire, rions !